Marie Delhommeau et Lisa Manaranche, conseillères numériques nous parlent ce mois-ci du projet Bénéfice Net auquel elles ont participé.

Ce projet initié par Malakoff Humanis et coordonné par la POP ID et en partenariat avec la compagnie Casus Délires, la Communauté de Commune Anjou Loir et Sarthe, Anjou Numérique, le CLIC Nord Est Anjou et les associations Entraide Informatique du Loir et l’association Culturelle de Corzé.

" Avant d’envisager de se former il faut donner l’envie d’avoir envie."

QUELQUES CHIFFRES SUR LES PRATIQUES NUMÉRIQUES DES SÉNIORS :

Une grande partie des séniors se trouve aujourd’hui en situation d’exclusion numérique. Une étude réalisé par Wetechcare pour l’Assurance Retraite montre que :

  • Jusqu’à 75 ans, la fracture numérique est d’avantage sociale que générationnelle. La motivation reste alors la clé pour engager les séniors vers des parcours d’accompagnement.
  • Le public sénior est un public très hétérogène c’est pour cela que les enjeux d’accompagnement varient selon leur proximité au numérique.

Selon le baromètre du numérique 2018, 40 % des personnes de 70 ans et plus n’utilisent pas internet.

Bonjour Marie et Lisa, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Marie : Marie DELHOMMEAU, je suis conseillère numérique au sein d’Anjou Numérique. J’interviens sur le territoire d’Anjou Loir et Sarthe, principalement sur Jarzé-Village et Morannes-sur-Sarthe-Daumeray.

Lisa : Lisa MANARANCHE conseillère numérique à la Communauté de Commune Anjou Loir et Sarthe (CCALS), avec l’appui de Marie sur le territoire, je suis basée sur le secteur de Tiercé, Durtal et Seiches-sur-le-Loir..

De quoi allez-vous nous parler aujourd’hui ?

Lisa : On va vous parler du projet de spectacle autour des Séniors et du numérique qui a été porté conjointement entre Malakoff Humanis, la POP ID et différents acteurs et partenaires sur le territoire de la CCALS. Ce spectacle qui s’intitule Bénéfice Net a eu lieu le 27 juin à Seiches-sur-le-Loir.

Quels ont été les objectifs derrière la mise en place de cette pièce de théâtre ?

Marie :  Ce spectacle fait suite à une enquête réalisée par Malakoff Humanis en lien avec les Séniors et le Numérique. Il en est ressorti que l’inclusion numérique des séniors et un véritable enjeu pour lutter contre l’isolement social et pour l’accès aux droits.

L’autre constat c’est qu’il ne faut pas seulement équiper les personnes, mais qu’il faut aussi les accompagner et les former. En effet la maîtrise des outils n’est pas acquise par tous encore aujourd’hui .  Mais avant d’envisager de se former il faut donner l’envie d’avoir envie.

Les objectifs vont se recouper avec ces différents constats :

  • Sensibiliser et acculturer les séniors au numérique
  • Pouvoir présenter l’offre d’accompagnement existante sur le territoire pour les orienter vers les bons partenaires
  • Pouvoir initier et former ceux qui le souhaitent aux outils numériques et à internet.

Est-ce que la pièce en tant que tel à une visée de formation ?

Marie : Je dirais plutôt d’information.

Lisa : Oui je dirais aussi d’information et de sensibilisation. Il y a effectivement du passage d’information dans la pièce, on apprend des choses autour du numérique mais en survolant des sujets. C’est plutôt donner envie et donner à voir, je dirai ça comme ça.

Marie : Ce qui a pu ressortir sur les réunions de préparation, c’est que la fracture numérique peut-être aussi un facteur d’isolement et qu’il y aurait donc des freins à lever. Déjà l’envie, car tout le monde n’a pas forcément envie et souvent le numérique, c’est une contrainte imposée pour la réalisation des démarches administratives.

Deuxième point qui concerne l’équipement, le matériel et l’accès à la connexion qui peuvent aussi être des freins pour certaines personnes.  Et également tout ce qui concerne les compétences et les notions de sécurité.

Ces thématiques identifiées comme des freins sont abordées dans la pièce ?

Marie : Oui en effet celle-ci sont abordées.

Comment en tant que professionnelle de l’accompagnement numérique avez-vous été impliqué dans la création de la pièce ?

Lisa : Dans un premier temps nous avons participé aux réunions de préparation de l’événement avec tous les partenaires  et organisateurs. On a rencontré les acteurs de la compagnie Casus Délires et ils ont souhaité faire des immersions auprès de nous.

Ils sont venus sur un temps de permanence individuelle, un temps d’accueil du public et d’accompagnement aux usages numériques. Ils étaient là pour s’imprégner concrètement d’une expérience d’aide l’usager.  Afin de nourrir la mise en place de leur scénario.

Ça c’était la partie en amont du spectacle, le jour J nous étions parties prenantes, p pour renseigner le public et présenter notre offre d’accompagnement avec des stands dédiés.

Nous sommes aussi intervenues dans la pièce. Celle-ci avait la forme d’un jeu télévisé entre le public et le présentateur et nous étions là en tant qu’expert. Nous avons été interrogées sur certaines thématiques tout en nous présentant par la même occasion.

Et de ton côté Marie ils sont également venus sur un temps de permanence ?

Marie : Alors non, nous étions 4 à intervenir sur le numérique. L’objectif était aussi de présenter les autres associations du territoire, qui interviennent également sur ce champ, notamment l’association Entraide informatique du Loir sur Montreuil-sur-Loir et celle de Corzé (Association Culturelle qui propose des cours informatiques).

Un des objectifs des immersions pour la compagnie, était d’identifier les problématiques que peuvent rencontrer les personnes et s’en inspirer pour créer la pièce.

Il se sont donc inspiré de leurs observations et des remontées d’informations que nous avons pu leur faire sur les difficultés rencontrées mais aussi des anecdotes vécues. Ils ont ensuite rédigé une trame.

La compagnie a la particularité de mettre en place des pièces interactives où le public est investit pour créer un effet miroir.

Au regard de votre pratique d’accompagnement qu’est ce que cela vous a apporté de participer à un projet comme celui-ci ?

Lisa : Moi j’ai trouvé ça  intéressant l’aspect multi partenarial, la co-construction je trouve cela très riche. J’ai bien aimé parler du numérique, sujet qui peut être très anxiogène, compliqué et nébuleux de façon dédramatisante par la mise en place de cette pièce interactive, ludique et humoristique. Et puis cela a permis de faire une belle mise en lumière des structures présentes sur le territoire et de se faire connaître avec une approche originale.

Marie : Oui c’est ça. C’est un projet atypique auquel on a pu participer. L’avantage c’est que ça nous a permis de faire du lien entre partenaire, ce que disait Lisa. D’avoir une meilleure connaissance entre nous et d’avoir des temps de travail sur une thématique qui nous occupe de façon commune et sur laquelle on rencontre les mêmes difficultés.

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